lundi 12 janvier 2015

Vivre l'Histoire... par Flora

Je me sens saturée d'images et de commentaires. Depuis mercredi midi, j'ai du mal à quitter les écrans, les ondes de radio. Des vagues d'émotions me submergent, positives et négatives; elles me mettent en état de sidération d'abord, puis, peu à peu, je parviens à émerger, à respirer...
Habituellement, je me méfie des emballements massifs d'émotions collectives, je préfère les vivre en profondeur, analysant sans cesse leur signification. Elles arrivent comme une déferlante, submergeant les foules en état de sidération. La foule s'amplifie à la mesure du traumatisme subi et il fait chaud d'y plonger: elle réconforte et décuple les émotions collectives.
Dimanche après-midi, nous l'avons vécue, même par procuration, cette libération par un même mouvement massif, du jamais vu par son ampleur et par son unité. Même la mémorable effusion de joie de la Coupe du Monde en 1998 a été battue! Chaque personne semblait être consciente de l'importance du moment: celui de l'Histoire en marche.
Tout s'est organisé très vite et sans doute, c'est dans son côté “improvisé sur le vif” que réside le secret de son succès. Sous le coup de l'intense stupeur, de révolte, près de 50 chefs d'état (dont “notre” Viktor, qu'il en prenne de la graine!) se sont réunis en un record de temps. Parmi eux, certains ne sont pas des modèles de démocrates. Peu importe, c’est le Symbole qui compte, celui de la cohésion devant la menace du terrorisme. La foule, immense, sans étiquette d'autre que le désir commun de rendre hommage aux victimes et aux forces de l'ordre (acclamation stupéfiante des CRS!), et de prendre conscience de son attachement à la liberté et à la solidarité, défile interminablement et dans le calme. Impressionnant! On aimerait y être.
Il ne faut pas laisser retomber cette émotion collective. Le temps de l'analyse lucide des évènements et la prise rapide et efficace des décisions arrive. On se souvient de ce que sont devenues les embrassades bleu-blanc-rouge de 1998 en peu de temps!...
Surtout, il ne suffira pas de traiter les symptômes, connus depuis longtemps. Il faudra s'attaquer aux causes de la maladie.
N'empêche, cet après-midi, j'ai été particulièrement fière de ma carte d'identité française.
Rozsa Tatar

Rozsa Millet

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