mardi 22 mai 2012

Péter Dániel a coulé de la peinture rouge sur la statue de Horthy

Photo : Péter Dániel

"La statue de Horthy inaugurée à Kereki la semaine dernière a été couverte de peinture rouge dans la nuit de mardi. Le responsable n'est pas inconnu, Péter Dániel rend compte de son acte photos à l'appui sur sa page Facebook : "dans un État de droit démocratique un tueur de masse, criminel de guerre, ne peut recevoir une statue"."

"Vörös festékkel öntötték le a Kerekiben hétvégén felavatott Horthy-szobrot kedden éjjel. A tettes nem ismeretlen, Dániel Péter Facebook-oldalán fotóval számol be tettéről: "demokratikus jogállamban nem kaphat szobrot egy tömeggyilkos háborús bűnös". " La suite sur hvg.hu


Photo : Péter Dániel

"Miért tettem...?

Mert fel vagyok háborodva.
Mert megaláztak ezzel a szégyenletes szoborállítással.
Mert meghamisítják a történelmünket.
Mert újra el akarják követni a múlt hibáit és bűneit.
Mert Orbán Viktor horthysta diktatúrát épít Európa közepén, a XXI. században.
Mert lerombolják törékeny demokráciánkat.
Mert egyre nyíltabban zsidóznak.
Mert 2012-ben újra elhangzott, megint elhangozhatott a tiszaeszlári vérvád képtelen, aljas, antiszemita hazugsága a Magyar Parlament falai között.
Mert szeretem Radnóti, Ady és József Attila verseit.
Mert egyre többen revizionisták és soviniszták, megint.
Mert fáj, hogy százezernyi honfitársam értelmetlenül halt meg a Don-kanyar vágóhídján.
Mert anyai, református nagyapám is megjárta a szibériai hadifogolytábor poklát.
Mert apai dédszüleimet a zajló Dunába lőtték 1944 telén.
Mert szégyellem, hogy Hitler csatlósai voltunk.
Mert fáj és felháborít, hogy több százezer honfitársunkat dobták oda a náci gyilkoló gépezetnek.
Mert feltépik a múlt sebeit. Mert a vitézi rend pojácái is ott páváskodtak.
Mert meg kellett tegyem...

Nem vagyok büszke rá. Nem tudom, hogy jól tettem-e. Majd a történelem eldönti és megítéli. De meg kellett, hogy tegyem. Mert ha nem tettem volna meg, talán bele is haltam volna a szégyenbe.

Elmúltam 43 éves, ügyvéd vagyok és férj. Értelmiségi vagyok és demokrata. Magyar értelmiségi és magyar demokrata. Nem gondoltam volna 10 éve, hogy egyszer, az éjszaka leple alatt szoborra fogok vadászni a magyarpusztákon... De így hozta az élet, ezt kívánta meg a tisztesség, a becsület. Szerintem. Az én értékrendem szerint."

Extrait d'un article de Péter Dániel : "Dániel Péter irása" paru dans Le Monde diplomatique (version hongroise) 

"Pourquoi je l'ai fait...?

Parce que je suis indigné
Parce qu'ils m'ont humilié par cette honteuse édification de statue
Parce qu'ils falsifient notre histoire
Parce qu'ils veulent reproduire les fautes et péchés du passé
Parce que Viktor Orbán bâtit une dictature horthyste au milieu de l'Europe, au XXIème siècle
Parce qu'ils démolissent notre fragile démocratie
Parce que de plus en plus ouvertement ils professent l'antisémitisme
Parce que de nouveau en 2012, dans les murs du Parlement hongrois, s'est fait entendre, peut encore se faire entendre, l'inepte, ignoble mensonge antisémite de crime rituel de Tiszaeszlár
Parce que j'aime les poèmes de Radnóti, Ady et Attila József
Parce que de nouveau, ils sont de plus en plus nombreux les révisionnistes et les chauvins
Parce que j'ai mal pour ces centaines de milliers de mes compatriotes morts incompréhensiblement dans l'abattoir de la boucle du Don
Parce que mon grand-père maternel, de confession protestante réformée, a souffert l'enfer des camps de prisonniers de Sibérie
Parce que mes arrière-grands-parents paternels ont été fusillés et jetés dans les eaux déferlantes du Danube pendant l'hiver 1944
Parce que j'ai honte que nous ayons été les vassaux d'Hitler
Parce que je souffre et me révolte de ce qu'on ait livré des centaines de milliers de mes compatriotes à la machine criminelle nazie
Parce qu'on rouvre les plaies du passé. Parce que là-bas aussi se pavanaient les pitres de la fanfaronnade.
Parce qu'il fallait que je le fasse...

Je n'en suis pas fier. Je ne sais pas si j'ai bien fait. L'histoire tranchera et jugera. Mais il fallait que je le fasse. Parce que si je ne l'avais pas fait, j'en serais peut être mort de honte.

J'ai passé 43 ans, je suis avocat et marié. Je suis un intellectuel et un démocrate. Je suis un intellectuel hongrois et un démocrate hongrois. Je n'aurais pas pensé il y a 10 ans, qu'un jour, masqué par la nuit, j'irais faire la chasse aux statues dans les steppes hongroises... Mais la vie l'a amené ainsi, c'est ce que voulaient l'intégrité, l'honneur. Selon moi. Selon mon échelle de valeurs."


Traduction : JPF

2 commentaires:

  1. Moi-même, j'éprouve parfois de la honte pour certaines choses qui sont en train de prendre de l'ampleur en Hongrie... D'ici, de mon abri douillet en France... Avec toutes les nuances dont je suis capable pour essayer de comprendre le cours de l'histoire et le pourquoi des événements...

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  2. Je partage votre honte et le texte de Péter Dániel exprime très bien ce qu'une majorité de Hongrois doit ressentir. Son geste et son article sont courageux même si, comme il en a conscience, ils ne servent pas à grand chose car le mal est profond et complexe. Il exprime toutefois une indignation morale salutaire.

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